lundi 7 mars 2011

j'ai retrouvé rumina !

En cette période de froid ensoleillé, cela fait du bien de retrouver les été oubliés des vieilles diapositives













Nous séjournons au camping de Guillestre, et nous aventurons dans les versants de la vallée de la Durance.


les pierriers hébergent des touffes d'aristolochia pistolochia, et il faut parcourir chacune systématiquement : c'est la saison des chenilles ! Dans ce beau bouquet, il faut en trouver quatre !




elles se cachent aussi sous les feuilles qu'il faut retourner une à une !

L'année suivante, la chrysalide (qui a fait la pirouette que je vous ai déjà décrite) éclora, tôt dans l'année, bien avant les vacances d'été, et donnera ce joli imago


Les chasseurs ne sont jamais satisfaits : ils aimeraient réunir toutes les variantes possibles, et c'est en Espagne et en Afrique du nord  qu'on peut trouver le plus de variations :


mais l'aberration la plus spectaculaire vit(vait) en Provence, près de Digne : Dany Lartigue écrit une très jolie nouvelle dans son livre "les extravagantes aventures des chasseurs de papillons" : la découverte du docteur Simon-Jude Honnorat né au Haut-Villard, commune d'Allos le 3 avril 1783, décédé en 1852. Après avoir étudié la médecine à Grenoble, puis à Paris, Simon- Jude Honnorat s'établit en 1808 à Digne qu'il ne devait plus quitter. Médecin, botaniste, naturaliste, philologue et écrivain, Simon-Jude Honnorat est le fondateur en 1838 des Annales des Basses-Alpes où il publie de nombreuses études, et un monumental Dictionnaire provençal-français, publié en 1840. C'est lui qui identifie un Thaïs vivant sur la montagne du Cousson, qu'il nomma naturellement Thaïs Honoratii. Pillé par les collectionneurs, le biotope transformé en lotissement, cette aberration très localisée a disparu en 1991.
Henri Descimon, professeur à l' Université de Provence, laboratoire de Systématique évolutive, 3 place Victor Hugo, 13331 Marseille, FRANCE a  établi en 2001 que cette aberration était vraisemblablement due à une mutation récessive, et qu'elle subsiste à une faible fréquence dans les populations des Alpes-de-Haute-Provence, masquée par son correspondant dominant. On peut donc rêver ... d'en redécouvrir une ?




Dans ces litho anciennes, on voit bien les plaques jaunes envahies de rouge.




et l'ordinateur peut beaucoup de choses : voici modifié avec photoshop ce que donne une véritable honnnoratii de synthèse !