vendredi 25 mars 2011

Satyres


de nos bois


Ovide (Publius Ovidius Naso) poète latin, naît en 43 av. J.C. à Sulmone, dans les Abruzzes. Il appartient à une riche famille élevant des chevaux. Il s'intéresse très tôt à la poésie. Après des études de droit à Rome, qui lui permettent d'exceller dans l'art de la rhétorique, il part achever ses études à Athènes, puis voyage en Grèce et en Sicile. D'abord apprécié  et protégé par l'empereur Auguste, il voit pourtant sa situation changer radicalement en l'an 8 après J.C. lorsqu'il est exilé par l'empereur à Tomes sur les bords de la mer noire, en Roumanie (actuellement Constantza). En effet, son manuel de séduction, l’art d’aimer (ars amatoria) au contenu quelque provocant (pour l’époque), a déplu à Auguste, soucieux de restaurer la morale notamment en interdisant l’adultère à Rome. C’est comme ça que je sais, que quand on va sur le terrain de la séduction, on peut toujours attraper un mauvais coup, ce qui conduit malheureusement un certain nombre de mâles (dont je ne suis pas) à devenir sournois !

J’ai l’impression de connaître (un tout petit peu) Auguste, quand je vais voir son Trophée à la Turbie, un des rares édifices de ce type encore conservés aujourd'hui. Un édifice monumental. À l'origine, le monument, surmonté de la statue géante de l'empereur, mesurait plus de 50 mètres de haut. On peut admirer une partie des 24 colonnes de l'édicule circulaire ainsi que des sculptures, des chapiteaux d'ordre dorique et une inscription géantissime en marbre de Carrare. De ce point le plus élevé de l'ancienne via Julia Augusta, on domine toute la Riviera française, de l'Estérel à la côte italienne. On peut voir la mer ; le Muséum océanographique de Monaco ; et compter les piscines des villas en contrebas. Et on peut même voir des papillons voler alentour.
Ovide publie en 15 av. J.-C. Les Amours (Amores), un recueil de poèmes, et Les Héroïdes, un recueil de lettres écrites en vers par des héroïnes de la mythologie et destinées à leurs amants.
Les Métamorphoses sont une sorte de musée imaginaire de la mythologie,  qui nous conte plus de 250 légendes. En tout ce sont plus de 15 livres (de plus de 1200 vers chacun). Ovide a rassemblé les légendes depuis le  chaos originel, décidément on en est tous obsédés, au règne d’Auguste. Ces légendes concernent la plupart du temps des métamorphoses d’hommes en animaux, végétaux, minéraux, astres… Ainsi l’on trouve des personnages comme Deucalion, Pyrrha, Narcisse, Persée, Jason et Médée, Circé, Dédale et Icare, Enée, Romulus, Numa, César. On y retrouve comme vous voyez quelques noms de papillons comme Circe !

En 8 ap. J.-C., il est contraint à l'exil, à Tomes (toujours en Roumanie), par Auguste. Malgré la mort de l’empereur en 14, Ovide n'est pas rappelé. Il écrit les Tristes et les Pontiques, des recueils de lettres élégiaques adressées à sa femme et à ses amis.


Je l’aime bien, pour ses vers des géorgiques qui ont orienté ma vie :


Ceux qui ont su reconnaître la vraie nature des choses savent que la terre qu'ils travaillent avec ardeur  sait aussi être généreuse


O fortunatos nimium, sua si bona norint,
agricolas !
quibus ipsa procul discordibus armis fundit humo facilem uictum iustissima tellus.
O trop fortunés, s'ils connaissaient leur bonheur, les agriculteurs ! Eux qui, loin des discordes armées, voient la très juste terre leur verser de son sol une nourriture facile.


A la spontanéité de la nature répond une spontanéité de la conscience paysanne qui, avec la Justice, a une relation de proximité la dispensant de l'obstacle des lois écrites
 

Quos rami fructus, quos ipsa uolentia ura
Sponte tulere sua, carpsit, nec ferrea iura
Insanumque forum aut populi tabularia uidit.
Les fruits que donnent les rameaux, eux que donnent d'elles-mêmes les bienveillantes campagnes, il les cueille, sans connaître ni les lois d'airain ni le forum insensé ni les archives du peuple.



Ca, ça a totalement changé avec les règlements draconiens (et maniaques) de la Politique Agricole Commune


Moi je faisais du latin bien avant : vous pensez si ayant appris ça, j’y ai cru et me suis dirigé dès que possible vers l’Agro !


Il y a une autre auteur qui  influencé ma vie : Henri Mendras, aveyronnais d’origine, l’auteur de « la fin des Paysans » en 1967, deux ans seulement avant que je commence une carrière de quarante ans au Ministère de l’agriculture. Quels risques j’ai pris ! Les faits lui ont donné raison aujourd’hui que les Paysans ont quasiment disparu, ce qui est d’autant plus paradoxal qu’il va falloir nourrir près de deux fois plus d’habitants dans quelques dizaine d’années mais ça, c’est la future histoire que nos enfants et petits-enfants vont bien devoir vivre ! Il a aussi écrit  : « Voyage au Pays de l’Utopie Rustique », publié chez Acte Sud en 1979, et je suis allé acheter le bouquin chez l’éditeur à pied, au siège en plein centre d’Arles. Je n’ai pas cessé de réfléchir aux prémonitions de Mendras sur l’évolution de notre société devenant urbaine, mais dont les privilégiés retrouveraient les valeurs de la nature, et c’est en réalité pour ça que nous avons acheté notre ferme de Bajon, le Sénac, notre Malicorne à nous. Las, nous n’aurons pu la garder que cinq ans avant de la revendre à des anglais, qui avaient eux aussi lu ce bouquin, avec un pouvoir d’achat supérieur !


D’après le dictionnaire, le mot Satyre a deux sens :

- un  demi-dieu champêtre à jambes de bouc.
- une personne voyeuse, exhibitionniste. Le synonyme est : « pervers » 

Le premier sens qui nous intéresse vient de la mythologie : le satyre est une divinité grecque terrestre, compagnon de Dionysos ou Bacchus, représenté avec un corps d'homme, des cornes et des membres inférieurs de bouc, et enfin réputé pour son comportement libidineux. « Autour de lui, les Silènes vêtus de manteaux de laine rouge, les Satyres couverts de peaux de chèvres, les Ménades avec la nébride sur l'épaule, rient, chantent, boivent, dansent, soufflent dans les flûtes »  raconte Flaubert dans la Tentation de Saint-Antoine.

Ils avaient une petite taille, couverts de poils, les traits d'un animal, pour les oreilles et la queue par exemple. Ils occupaient leur temps à pourchasser les (ravissantes) nymphes.

Les satyres étaient les fils de Silène, fils du dieu Pan. Ils étaient des génies des bois et des montagnes. Forcément, ils effrayaient les bergers et les voyageurs. Marsyas, le satyre le plus célèbre, inventa la flûte et enseigna aux autres à en jouer. C'est pourquoi ils tenaient une grande place dans les festivités en l'honneur de Dionysos.

Ils étaient rusés et aimaient se cacher et effrayer les hommes (et naturellement les nymphes) pour s'amuser ensuite de leurs craintes.

Du coup, il ne faut pas s’étonner que l’on fasse d’un satyre un homme lubrique, cynique, impudique et obscène. Ni que s’agissant de champignons, on nomme « Satyre puant » un champignon dont la forme rappelle celle d'un phallus en érection !

ma grande boite de Satyres !

Je vous rassure : rien de semblable chez nos papillons, qui restent de mœurs tout à fait convenables. Rien de comparable aux compagnons de Dionysos décrits par Ovide justement. Seulement, comme nombreux sont les Satyres-papillons qui vivent dans les bois, c’est ce lieu de vie qui a conduit à leur dénomination, et peut-être le fait que leurs grandes ailes sont brunes et noires, assorties à la couleur du bois.

Je vais vous livrer quelques uns de leurs noms : megera, achine, arethusa, circe, briseis, fagi,  et puis fidia. Il y a un grand papillon qui fréquente les bois de chênes du Lot et qui se nomme, hermione.  Dans la mythologie grecque, Hermione est la  fille de Ménélas et d’Hélène, la belle Hélène qui enlevée par Pâris sera à l’origine de la guerre de Troie.

ouf !

et ma petite boite avec Oneis glacialis, qui côtoie les sommets

Il faut regarder mes boites pour se rendre compte de leur diversité, et de leur air de famille… !


Pseudotergumia fidia m’inspire de drôles de souvenirs ! C’est un satyre du midi de la France. Et arrivant en Arles, j’espérais pouvoir faire connaissance avec lui dans les Alpilles : il y avait une résidence (secondaire) disait la littérature. Ici on dit un mas. Et parcourant en tous sens les paysages calcaires entourant Fontvieille, Maillane et les Baux de Provence, je n’ai pas tardé à le rencontrer. Voletant lui aussi dans la garrigue odorante, dans la chaleur étouffante des journées d’été. En cette saison, on reste soigneusement à l’ombre pendant la journée, et moi je passais les dimanche matin à fureter dans les carrières des Baux, à la recherche de tout ce qui volait. Le matin pas après onze heures, parce qu’après plus rien ne vole à cause de la chaleur.

Mais il pouvait y avoir des compensations nocturnes. Car la vie là-bas se passe le soir, quand la chaleur s’estompe Un soir donc on nous invite, dans un de ces endroits célèbres des Baux de Provence, protégés par le décret Malraux qui interdit la construction sauvage, pour protéger les paysages. Des paysages sublimes, peints par les grands peintres, dont Yves Brayer avait la spécialité. Les soirées se passent autour de la piscine, illuminée par des rangées de bougies dans leurs photophores à l’abri du Mistral. On se demande toujours si la soirée ne va pas se terminer dedans, et nous on fait le tour pour éviter qu’on nous pousse, qui sait ? Le chic évidemment est d’habiter un mas construit avant le décret Malraux, qui donne à votre bien une plus-value formidable puisqu’il est interdit de construire.  C’est là que la soirée se passait, chez un Ingénieur du bureau qui invitait le nouveau patron que j’étais. Son épouse s’appelait Jacky (comme celle des states), et elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à la Castafiore d’Hergé. L’avantage de ne pas faire de mobilité pour un fonctionnaire est de pouvoir connaître intimement le milieu où l’on travaille, et de pouvoir en l’ayant acquis assez tôt, habiter un mas avec piscine dans le secteur interdit. Voilà pourquoi on fait bouger les fonctionnaires, pour tenter (on n’y réussit pas toujours) de les conduire à ne pas succomber à la tentation de faire de bonnes affaires.

Il y avait quelques amis ; le mas était illuminé. Vue splendide sur l’arête des Alpilles avec coucher de soleil derrière. Quelques lithos au mur, des lithos et une grande huile du Maître lui-même. Car le clou de la soirée, était Yves Brayer en personne, accompagné d’Hermione. Hermione sa femme, dont vous avez remarqué qu’elle porte un nom de papillon ; ça fait tilt naturellement !

La soirée se passe à faire parler le peintre qui avait à l’époque soixante et onze ans. La bibliothèque Nationale avait présenté quelque temps auparavant l’exposition "Yves Brayer, Graveur" pour son soixante-dixième anniversaire ; et on pensait déjà au futur musée des Baux, inauguré quinze ans plus tard.

Hermione surtout faisait la conversation ; on sentait la maîtresse-femme, maîtresse est le mot juste car elle décrit ses émois amoureux (avec un bel inconnu, pas son mari) dans : « Comme un diable dans ma vie ». Sa  préoccupation était de gérer la trésorerie de son époux, car sa célébrité créait un paradoxe : comment faire face aux commandes, quand on ne peint qu’un tableau à la fois ? C’était Hermione qui était à la barre, pour protéger l’artiste et faire rentrer les nummos.
-« vous rendez vous compte, un ami, (comment lui dire non), me téléphone : Hermione, il me faut absolument un tableau du maître »

Car dans le milieu des arts, Yves était un Maître.

Et Hermione de poursuivre :

-« Yves, que peux-tu me peindre rapidement ? »

-«Chérie... veux-tu une aquarelle ? »

Et Hermione in petto :

-« une aquarelle, mais c’est pas assez cher Yves » !

C’est vrai qu’une litho, on peut en tirer cent cinquante ; deux cents ; et plus ; Mais il faut un temps terrible pour en sortir assez. Une aquarelle c’est mieux, puisque c’est une œuvre originale. C’est vite fait, et ça vaut cher, avec la signature. Mais on peut encore faire mieux !

-« Yves, tu peux pas me faire une huile ? Tu sais, c’est pour un tel... il lui faut quelque chose de cher !

Et Yves s’exécute. Il pouvait peindre à une vitesse terrible. Quelques traits bien sentis, et il vous brosse un mas de Provence, avec le vert des oliviers, les Alpilles au dernier plan, et une clôture démolie devant à gauche couleur lichen. En deux heures chrono, je te peins un tableau, et ce qui compte c’est de signer Yves Brayer en bas à droite ! Avec la cote, Hermione peut faire rentrer de quoi tenir le mois. Hermione s’occupe de l’intendance. C’est une mater familias antique.

Et Hermione toute fière de conclure :
-« Yves ici présent lui a peint son tableau en deux heures. N’est-ce pas Yves ? Et j’ai prévenu l’acheteur quand il s’est précipité pour venir le chercher : « vous ferez attention de ne pas le toucher, la peinture n’est pas sèche » !

C’était une forte femme !


Il y en a un Satyre que j’affectionne particulièrement pour l’avoir trouvé à Saint-Véran : c’est un familier des montagnes l’été, c’est Oneis glacialis. Il vit proche des glaciers. Il vit dans le froid, et a ses couleurs naturellement décolorées, comme si l’altitude les avait altérées. C’est marrant, l’imagination des découvreurs du XVIIIè siècle s’est tarie s’agissant des Satyridae ; peu ont reçu un nom commun, car il faut souvent « crapahuter » pour les découvrir, inféodés à leurs landes et à leur bois, où ils se cachent soigneusement grâce à leurs capacités de camouflage exceptionnelles. Alors ils n’ont pas de nom sauf pour les entomologistes latinistes bien entendu.


Je vous rassure : il y a deux satyres grecs de race pure : cretica et graeca. Le premier a du côtoyer le Minotaure enfermé par le roi Minos dans le labyrinthe. Le second respecte parfaitement la tradition puisqu’il vit en altitude, dans le Mont Parnasse, où il côtoie les Dieux anciens naturellement.


Les chenilles vivent sur les plantes monocotylédones (herbes, bambous et palmiers, mais nous c’est l’herbe seulement qui nous intéresse). Et l’on admet que c’est le signe de la grande ancienneté de ces espèces. En effet les dicotylédones ne sont apparues qu’au tertiaire, alors que les mono- vivaient au Primaire. Et les satyres sont restés fidèles à leur régime alimentaire primitif.

Ces papillons n’ont pas de protection spéciale due à un quelconque poison végétal ingéré par leur nourriture, et se défendent comme ils peuvent, ma fois très efficacement, par leur vol zigzagant, à crochets imprévus, et à leur faculté de se projeter sur un support ; et ailes refermées, de se plaquer latéralement dessus, devenant brusquement invisible.

C’est ainsi que le Sylvandre, ah oui, il a un nom commun, un nom de forêt naturellement, habite les forêts. Il aime se dissimuler le long des troncs moussus, le dessous de ses ailes, mêlé de marbrures blanches et de zigzags noirs, le rendant absolument semblable à l’écorce qu’il a choisie comme support. Il est vraiment conscient de ses capacités de dissimulation, et ne bougera pas une antenne si vous passez à proximité à sa recherche.


Un cousin du Sylvandre est le Silène, en latin Circe. Il est un peu plus grand que le précédent, avec des taches blanches plus nettes ; c’est typiquement le papillon du mois d’août, et il est courant un peu partout l’été dès qu’il fait chaud. Hermione lui ressemble un peu.


Vous souriez sous cape et vous demandez si je vais succomber au plaisir de vous parler des nymphes ?


 La mythologie grecque compte de nombreuses nymphes (du grec ancien νύμφη / númphê, «jeune fille »), et elles sont bien représentées dans les mythes. Ceux-ci les associent fréquemment aux satyres, d'où la tendance sexuelle de « nymphomanie ».

Divinités féminines de la nature, d’une rare beauté, généralement considérées comme les filles de Zeus et du Ciel, les nymphes grecques peuplent la plupart des lieux : forêts et bois, montagnes et bocages, sources et rivières, vallées fertiles et grottes... Elles sont souvent associées à des divinités supérieures comme la chasseresse Artémis, le devin Apollon, le maître des mers Poséidon, la déesse de l'agriculture Déméter, le dieu de la vigne Dionysos ou encore à des dieux plus rustiques comme Pan ou Hermès.

Elles sont bienfaisantes et fertilisent la nature. Elles protègent les fiancés qui viennent plonger dans leur source, inspirent de même les humains, peuvent les guérir de leurs maux. Amoureuses des dieux, mais généralement simples mortelles vivant des milliers d'années, les nymphes insouciantes chantent dans les lieux qu'elles occupent. De leur union avec les mortels sont nés les héros, les demi-dieux.

Il existe toutes sortes de nymphes ; Il y a des nymphes célestes : les pléiades. Il y a les muses. Les Bacchantes bien qu'elles soient pour la plupart, de simples humaines.

Parmi les nymphes célèbres, on peut nommer Écho, la nymphe du mont Hélicon, qui culmine à 1758m en Béotie. Héra lui ôta la parole, Écho ne pouvant plus que répéter les derniers mots qui lui étaient adressés. Sur ses pentes se trouvait le village d'Ascra, foyer du poète Hésiode, qui raconte comment il rencontra les Muses alors qu'il gardait ses moutons sur les flancs de la montagne. Elles lui inspirèrent, dit-il, sa Théogonie, laquelle s'ouvre par cette invocation :

« Pour commencer, chantons les Muses héliconiennes, reines de l'Hélicon, la grande et divine montagne. Souvent, autour de la source aux eaux sombres et de l'autel du très puissant fils de Cronos, elles dansent de leurs pieds délicats. Souvent aussi, après avoir lavé leur tendre corps à l'eau du Permesse ou de l'Hippocrène ou de l'Olmée divin, elles ont, au sommet de l'Hélicon, formé des chœurs beaux et charmants, où ont voltigé leur pas. »


Je vais tenter de vous montrer l’image d’une nymphe. Je vais une fois de plus m’adresser à Gérôme. Je ne sais pas trop si elle va vous plaire….  Il faut jouer le jeu, c’est un rôle de composition comme je vous ai appris à le jouer. Je repense aussi à cette soirée des Baux, où j’ai connu Hermione, avec « son diable dans sa vie ».


N’oubliez pas, vous n’êtes qu’un papillon, vous êtes un satyridae !


Vos valeurs sont donc différentes





et vous aimez les bacchantes !